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Paysages
lundi 2 février 2015, par
A l’orée d’un bois, un village. Il attend quelque chose, ne sait quoi, mais attend…. Il ne sait comment se comporter ici. Il se voudrait nettoyé de tout souvenir humain. Il a envie de répondre à ses questions, pas à celle des autres. L’air ne porte aucune trace de passage. Le vent frais fouette agréablement son visage. Peu de chemins mais une mousse élastique d’herbe qui permet d’aller partout. Deux bourdons s’affairent sur des fleurs de trèfle. Pauvreté invincible. Dans la lente respiration sourde des bois, il entend la voix de tous ses ancêtres. Nul œil ne peut être plus clair ou plus brillant que l’œil qui n’a rien à créer, rien à faire que de chercher à voir. Cet homme qui passe au loin, les yeux comme perdus dans une grâce de beauté, pourrait êtrel’oncle qui, avec tant d’amour, lui apprit autrefois la magnificence rude du paysage. Il est l’amant des douleurs et l’amant du bonheur. La vie semble arrêtée, définitivement, qui enferme les hommes. Il endosse un à un les vêtements de l’air pur. Il fait un grand effort pour penser avec de l’ordre, tâche de mettre avant les choses d’avant et après les choses d’après. Parfois il parle seul. L’ombre du passé, l’ombre de l’avenir, agissent sur le présent. Le soleil paraît sans mouvement